- Contexte et justification
L’importance accordée par la Nation sénégalaise à la culture est d’abord garantie par la Constitution. La Loi fondamentale proclame en effet en son préambule, l’attachement profond du Peuple du Sénégal souverain « à ses valeurs culturelles fondamentales qui constituent le ciment de l’unité nationale » et « le principe intangible de l’intégrité du territoire national et de l’unité nationale dans le respect des spécificités culturelles de toutes les composantes de la Nation ».
L’article 8 de la Constitution dispose, par ailleurs que les libertés individuelles, dont les « libertés culturelles », sont garanties à tous les citoyens. C’est en se fondant sur ces principes constitutionnels ainsi que sur les dynamiques internes de valorisation de leurs cultures portées par toutes les composantes de la Nation que les différents Gouvernements du Sénégal ont accordé une attention particulière au secteur culture.
L’Etat du Sénégal a initié des politiques volontaristes qui ont permis de générer dans notre pays des phénomènes intéressants de cohésion sociale, de circulation d’œuvres et d’artistes sénégalais à travers le monde, de notoriété du pays, de dynamisme de la vie culturelle, d’identification des populations aux productions culturelles nationales, de massification de la pratique artistique, de création d’emplois et de richesses, etc. De grandes infrastructures culturelles et des événements culturels à vocation nationale ou internationale (Festival mondial des Arts nègres, Biennale de l’Art africain contemporain, grands événements religieux ou traditionnels) ont fini d’identifier le Sénégal à la culture.
A côté de l’action de l’Etat, un secteur privé de la culture de plus en plus diversifié et performant s’est développé à partir des années 80, même si, pour l’essentiel, il reste confiné, pour une grande part, dans des modes d’organisation et de fonctionnement dits informels. Toute cette dynamique se déroule dans un champ international favorable. Celui-ci se fonde sur la reconnaissance par la communauté internationale de la nécessité de défendre et de promouvoir la diversité culturelle (UNESCO), de la relation entre culture et développement puis développement durable (UNESCO, OMD, ODD, etc.). Il s’agit d’une avancée majeure de la communauté internationale parce qu’elle permet de prendre en compte la dimension culturelle dans les processus de développement et d’en assurer ainsi une meilleure durabilité.
Ainsi, le secteur de la culture apparaît aujourd’hui comme le lieu de nouveaux enjeux. Enjeux culturels liés à la préservation de la diversité, face à la menace d’une mondialisation perçue comme facteur potentiel d’uniformisation. Enjeux également économiques qui placent les créateurs africains dans une position de conquête de marchés.
S’agissant du volet communication, on peut noter que, dès son accession à l’indépendance, le Sénégal, conscient de l’importance et du rôle que doit jouer la liberté d’opinion dans la construction et la consolidation d’un Etat de droit, a ratifié la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, et consacré les bases du droit de la communication dans sa charte fondamentale. Ainsi, la Constitution de 1963 posait déjà dans son article 8 le principe de la liberté d’expression. Ce principe est repris dans la Constitution du 22 janvier 2001, qui réaffirme dans son préambule l’adhésion du peuple du Sénégal aux instruments internationaux pertinents en matière de droits de l’Homme et de libertés. La Constitution sénégalaise reconnait en son article 8 les « libertés individuelles fondamentales », les « libertés civiles et politiques » parmi lesquelles figure en bonne place la liberté d’opinion et d’expression (article 10). Cette affirmation est consolidée et complétée par l’article 11 qui dispose : « La création d’un organe de presse pour l’information politique, économique, culturelle, sportive, sociale, récréative ou scientifique est libre et n’est soumise à aucune autorisation préalable ». Ces dispositions constitutionnelles ont engendré au Sénégal un espace médiatique riche et très diversifié avec la multiplication des médias privés et associatifs, la présence de structures dédiées à l’organisation et à la régulation du secteur, à l’intervention de l’Etat dans la réglementation et le financement.
La communication étant un vecteur puissant au service de tous les autres secteurs, mais aussi un secteur à fort potentiel économique et porteur de valeurs – celles de la liberté, de l’Etat de droit et de la démocratie – il est, par conséquent, important qu’elle soit placée au centre des orientations actuelles de la politique nationale.
- Les attributions du département
Le Ministère de la Culture et de la Communication est chargé de préparer et de mettre en œuvre la politique définie par le Chef de l’Etat dans le domaine de la Culture, de la conservation du Patrimoine, des sites historiques nationaux et de la Communication.
Au titre de la culture, Il est chargé :
- du développement des Arts Plastiques, des lettres et de la Culture, de la Musique, de la danse, du théâtre et de la protection du patrimoine national.
- Il est responsable du Patrimoine Culturel, notamment de la sauvegarde des monuments historiques et des sites ainsi que de la conservation et de la mise en valeur des œuvres d’art et du patrimoine ethnographique national. Il veille à une bonne connaissance et à une large diffusion de l’histoire et des valeurs culturelles du pays. Il facilite la fréquentation des musées.
- Il veille à la protection de la propriété artistique et littéraire ainsi qu’à la promotion de l’industrie culturelle.
- Il promeut la valorisation du potentiel économique de la Culture. Il est chargé de la formation des enseignants d’éducation artistique et musicale.
Au titre de la Communication, il est chargé :
- de promouvoir la diffusion d’une information plurielle, responsable et objective en développant une culture journalistique basée sur l’éthique et la déontologie professionnelles
- de contribuer à sensibiliser les institutions et les citoyens sur le respect des libertés fondamentales, des libertés de la presse et d’expression
- de prévenir la concentration des titres et organes de presse de l’influence financière, politique ou idéologique en proposant les textes législatifs ou réglementaires appropriés
- de fixer les conditions d’exercice des activités de publicité, de sondage et de diffusion de la presse écrite
- de veiller à l’organisation et à la promotion de la communication institutionnelle publique
- Organisation du département
Outre les services administratifs, le Ministère de la Culture et de la Communication est organisé autour des structures ci-après :
- Direction des Arts ;
- Direction du Livre et de la Lecture ;
- Direction du Patrimoine ;
- Direction de la Cinématographie ;
- Direction de la Communication ;
- Direction de l’Administration générale et de l’Equipement.
- Autres administrations :
- Maison de la Culture Douta Seck ;
- Orchestre national du Sénégal ;
- Biennale de l’Art africain contemporain ;
- Ecole nationale des Arts ;
- Galerie nationale des Arts ;
- Bibliothèque nationale du Sénégal ;
- Service des Spectacles Sons et Lumières ;
- Place du Souvenir africain ;
- Monument de la Renaissance africaine ;
- Festival national des Arts et Cultures (Fesnac) ;
- Commissariat du mémorial de Gorée ;
- Musée Léopold Sédar Senghor ;
- Musée Boribana.
- Grand Théâtre National ;
- Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano (CTNDS) ;
- Manufacture sénégalaise des Arts décoratifs (MSAD) ;
- Musée des Civilisations Noires.
- Agence de Presse sénégalaise (APS) ;
- Maison de la Presse (MP) .